Dans l'atelier du peintre

Didier ANGER


L’atelier de Didier Anger est situé aux Pieux (5km de Flamanville dans le Cotentin), dans sa maison de la route d’Etang Val. A 81 ans, il a toujours de nombreux projets à concrétiser.

« Je fais partie de ceux qui pensent que l’art n’est pas dissocié du Monde dans lequel il s'élabore même s’il peut s’exprimer différemment lors de la vie d’un peintre ou dans une même période par deux peintres différents. Ainsi en a-t-il été de DAVID qui, d’un côté s’émut de l’assassinat de Marat et de l’autre, plus tard, se fit peintre officiel de Napoléon Premier, alors que GOYA illustrera « les horreurs de la guerre » napoléonienne, aujourd’hui exposées au musée de Castres. »

Dans les années 50 et 60, pendant lesquelles j’ai commencé à m’intéresser à la peinture, un courant artistique s’est exprimé à travers le roman, et la poésie, notamment celle de Jacques Prévert que j’ai illustrée par « Quelle connerie la guerre ! », de Boris VIAN, dont on connaît le passage à Landemer (Gréville-Hague), ou dans la chanson, avec Brassens, Léo Ferré, Jacques Brel ..., mais aussi dans la peinture avec les peintres, « témoins de leur temps », dont le groupe devait me solliciter après une participation au Grand Palais, à Paris, au « Salon des Indépendants », héritiers des « Refusés » connus aujourd’hui comme « Impressionnistes ». C’est dans ce courant artistique de l’époque que j’ai obtenu une médaille à Ancône, en Italie avec « US Pousse home ». J’ai été jusqu’à leur dissolution toute récente, sociétaire des peintres du Grand Palais.

On m’a donné tantôt l’étiquette de peintre engagé (encore aujourd’hui sur le nucléaire et les renouvelables), tantôt celle de « réaliste », mes toiles étant marquées par le pays de J.F. Millet en Cotentin et celui de Salvador DALI, en pays catalan (mais la défense de la nature n’est-elle pas un engagement ?). Ou encore « expressionniste, voire de surréaliste ». Peu importent les catégories ! Je reste un figuratif, fidèle à une conduite qui veut que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » ; et comme le voulait Delacroix, pour moi, « L’oeuvre est un pont jeté entre la pensée de son auteur et celle de son spectateur. »

Didier ANGER, dans sa maison des PIEUX, 5km de Flamanville, Hague sud.